La ville d’Alger, également appelée « El Djazaïr », est la capitale de l’Algérie et la plus grande ville du pays. >Visitez la ville d'Alger
L’Algérie est à l’aube de son histoire peuplée de Berbères, en partie nomades, issus de diverses migrations préhistoriques. >Histoire de l'Algérie
Ce sont les peuplades qui vivent dans ce vaste désert qui lui donnèrent son nom : Al-Saharra ou Ar-Sahhra, qui signifient désert... >Le desert du Sahara
La société algérienne
Les Algériens descendent généralement soit des Berbères, soit des Arabes, qui sont les deux ethnies qui prédominent en Algérie. Les Berbères ont été les tout premiers habitants de la contrée. Les Arabes sont arrivés bien plus tard, au VIIe siècle. Actuellement, 90 % de la population algérienne est arabe, et 99 % est musulmane sunnite. Les 1 % restant sont les Algériens chrétiens d’origine française arrivés au pays durant la colonisation.
La langue officielle est l’arabe, mais il n’est pas rare d’entendre parler berbère. Le français reste la seconde langue la plus parlée au pays, malgré le peu de Français y vivant encore ; héritage d’une domination française de plus d’un siècle. Toutes ces cultures qui se confondent dans un même pays ont entraîné de nombreuses différences culturelles et sociales selon les régions. Des efforts ont été faits pour que la langue arabe soit plus parlée dans le pays, mais les Berbères (qui savent quasiment tous parler l’arabe), se battent ardemment pour garder et préserver leurs coutumes et leur langue.
La ville d’Alger, profondément marquée par l’ancienne présence française, voit sa société organisée avec modernité. Dans les plaines du Nord, on trouve une société rurale et simple. Les paysans, les nomades ou les semi-nomades (Touaregs) n’ont pas perdu leurs habitudes et voyagent toujours régulièrement dans les hauteurs et les déserts. Malheureusement, ils sont de moins en moins nombreux, l’attrait d’une vie urbaine plus facile les ayant petit à petit éloignés de leurs habitudes ancestrales.
Les Berbères
Qui sont les Berbères ? Historiquement parlant, on sait qu’ils étaient là lors de la conquête romaine du nord de l’Afrique. On situait ce peuple de la Méditerranée au sud du Niger et du Nil, jusqu’aux rivages de l’Atlantique. Il regroupait toutes les tribus ayant comme langue commune le Berbère, mais il règne encore aujourd’hui un grand mystère autour de l’origine de ce peuple. En majorité agriculteurs ou pasteurs nomades, leurs descendants se trouvent aujourd’hui séparés en diverses peuplades, dont deux célèbres : les Touareg et les Kabyles.
On sait qu’à l’aube de l’Antiquité, des peuples sont venus s’installer dans le Nord-Africain, mais leur origine reste inconnue. Des légendes voudraient que les Berbères soient des descendants atlantes… Où s’arrêtent le vrai et le faux, comment savoir qui sont vraiment les Berbères ? Même durant l’Antiquité, les mystères entourant les Berbères étaient palpables. Les Romains, et les Grecs avant eux, nommaient Berbères tous les peuples d’Afrique du Nord non romanisée. Ce nom leur avait été transmis par les Arabes. Dès le Ier siècle avant J.-C., on constate que les Berbères se divisent en de nombreux petits groupes : Nasamons et Psylles en Tripolitaine et en Cyrénaïque, Numides au Maghreb oriental et central, Gétules vers le désert… Ces divisions sociales seront l’une des faiblesses de ce peuple, qui ne réussira jamais à s’unir pour combattre l’ennemi lors des conquêtes tour à tour romaines, vandales, byzantines ou arabes. Il faut attendre le IIIe siècle avant J.-C. pour voir ces différentes tribus s’organiser en petits royaumes dont les plus connus, les royaumes massyle, maure et masaesyle. Certains prirent de l’expansion jusqu’en Numidie, d’autres furent éphémères. La venue des Romains ne changea rien aux habitudes berbères. Tantôt soumis, tantôt rebelles, ils vont tout faire pour garder leur liberté. Leur autonomie résistante ne va pas empêcher les conquérants arabes d’amener l’islam dans le cœur des Berbères. Malgré de nombreux schismes au sein même de leur société, les Berbères passèrent à travers les siècles. Aujourd’hui séparés en de nombreux petits groupes, les Berbères revendiquent leur héritage culturel et tentent une sauvegarde de leur langue et de leurs coutumes, malgré une arabisation croissante. La langue berbère n’est désormais qu’un ensemble de dialectes locaux, éparpillés un peu partout en Afrique du Nord. Même si ces communautés sont de petits points discrets, les Kabyles restent une communauté forte d’une grande présence en Algérie.
Les Arabes
Tout comme les Berbères, la communauté arabe est constituée de nombreux petits groupes s’étalant d’Oman au Maroc, dont les seuls liens restent la similitude culturelle et linguistique.
Étymologiquement, le terme arabe, dont le radical est ‘arab, « l’homme du désert », regroupe l’ensemble des peuples nomades vivant de pastoralisme (lien étroit entre l’éleveur, le troupeau et l’environnement) en Arabie. On les reconnaît pour la première fois dans l’histoire au IXe siècle avant J.-C. Ils sont originellement présents de la péninsule arabique jusqu’à la Mésopotamie et la Syrie. Principalement nomades, certains Arabes s’étaient cependant regroupés en de petites civilisations urbaines dans quelques régions. L’arrivée de l’islam va inciter les Arabes à conquérir des terres, l’Afrique du Nord et le Proche-Orient. C’est ainsi que les Arabes déjà présents en Algérie vont voir leurs religions et coutumes se modifier. On associe aujourd’hui encore très souvent les musulmans avec les Arabes. Mais il ne faut pas oublier que même si la majorité des Arabes ont choisi la religion musulmane sunnite, ils restent minoritaires par rapport à d’autres peuples ayant embrassé l’islam.
Aujourd’hui population principale en Algérie, les Arabes désirent se détacher d’une marque et d’une culture trop présentes qu’apporta la colonisation française, et imposer davantage leur culture dans le pays, ce qui n’est pas sans susciter de vives réactions de la part d’autres peuples minoritaires. La mise en œuvre d’une plus grande utilisation de la langue arabe en est l’un des principaux exemples.
Les Touaregs
Les Touareg (au singulier Targui), appelés aussi Kel Tamasheq, « les gens du Tamasheq », sont des nomades ou semi-nomades vivant le plus souvent dans le Sahara. On les trouve cependant dans d’autres contrées du monde, comme la Libye, le Sahel, le Niger, le Mali ou le Burkina Faso. On leur a très souvent donné le surnom d’« hommes bleus », en référence à la couleur de leur turban (appelé chèche) originellement indigo, qu’ils s’enroulent autour de la tête pour se protéger des rudesses de l’Afrique du Nord (vent, sable, pluie…) et qui décolore sur leur peau.
On ne sait pas exactement depuis combien de temps les tribus touarègues existent, mais leur lien étroit avec les Berbères tend à faire penser qu’ils sont sur le sol algérien depuis des centaines d’années. Leur vie sociale est régie par ses propres lois. Leur système hiérarchique est composé de diverses tribus ; les Imajaghan (dit aussi Imohar), tribus de nobles d’où était choisi le chef suprême, le Aménokal ; les Imrad, des tribus vassales ; les Ineslemen, tribus maraboutiques ; les Inaden, forgerons noirs ; les Iklan, esclaves noirs ; les Irawellan, des anciens captifs touaregs, et les Bellas et les Bouzous, des esclaves libérés parlant respectivement le Songhaï et le Haoussa.
Les Touareg ont développé leur propre écriture appelée tifinagh. Ils ont surtout tiré leur réputation d’hommes des sables inapprochables au moyen de leurs coutumes qui leur imposent une certaine réserve envers les étrangers. Cela n’empêche pas la majorité des Touareg d’être très accueillants. Leur célèbre partage du thé sous des tentes en plein milieu du désert, dans un décor chaleureux et intime, permet d’unir les différentes tribus, ou au moins de permettre aux hommes un peu de calme et de sérénité dans ce décor si aride qu’est le Sahara. Leur contact régulier avec les peuples des contrées avoisinantes a permis une entrée de l’islam dans leur vie, il y a de cela des centaines d’années. Il n’est ainsi pas rare de voir un Touareg porter sur lui une amulette contenant les versets du Coran… Ou des formules magiques.
Leur rapport avec la nature, leur sens aigu de la survie et leur habilité à l’élevage et le voyage, même dans les conditions les plus difficiles, en a fait l’un des peuples les plus mystérieux au monde, et les plus respectés. Leur mode de vie est cependant menacé. L’avance croissante des nouvelles technologies, la venue dans le désert de moyens de locomotion tels que les grosses voitures attirent les Touareg. Certains tendent donc vers le nouveau et la facilité, d’autres se battent pour faire survivre leurs traditions.
Les Kabyles
Malheureusement célèbres pour leur participation à la guerre d’Algérie, les Kabyles étaient avant tout les habitants de la Kabylie, à l’est de la ville d’Alger. On entend parler de ce peuple pour la première fois au XVIIIe siècle. Nom donné par les conquérants pour désigner les montagnards algériens, il ne faut pas oublier que ce peuple descend tout droit des Berbères. Le terme kabyle est une francisation du terme arabe kbayl (tribus). Les Kabyles se nomment eux-mêmes Tamourt, terme berbère décrivant la terre, la patrie. Les Kabyles se constituent de plusieurs petites tribus ou villages, formant la tajmaât (dérivé de l’arabe djemaâ « assemblée »). Société très bien organisée et de structure plutôt moderne, les fonctionnements sociaux kabyles peuvent faire penser à des petites républiques démocratiques. Le kabyle est le dialecte d’origine berbère le plus parlé. Alliés de la France durant la guerre d’Algérie, ils seront nombreux en 1962 à fuir leur terre natale de peur des représailles et se mêleront à la vague de pieds-noirs exilés en France.